Historique
Un peu d’histoire…
Dans le volume intitulé : » LES GAUVIN D’AMÉRIQUE » publié à la suite des fêtes du tricentenaire organisées à l’Ancienne-Lorette, QC, deux textes y ont été insérés pour bien expliquer ce sujet.
Nous les reproduisons à la suite » in extenso « ,
Comment l’affaire a commencé…
Un soir d’été 1947, un homme en soutane frappait à la porte d’une maison de campagne, sise en la paroisse de l’Ancienne-Lorette.
« Je suis un prêtre Gauvin de Rimouski, dit-il au maître de la maison, M. Dominique Gauvin ; et je cherche l’auteur d’un arbre généalogique de Gauvin, dont je possède une copie photographique qui m’a été remise à Edmundston, il y a quelques semaines, et dont je viens de voir l’original chez votre mère. »
Ce tableau généalogique, dressé en 1932, par notre Président, alors étudiant, à l’occasion des noces d’argent de ses parents, c’est lui qui a tout déclenché.
M. Paul-Henri Gauvin, de Québec, en avait fait faire une copie, en cachette – quelle imposture – et, sans doute pour dépister la police, il l’avait confiée à M. Wilfrid Gauvin, officier de douanes à Edmundston, NB, lequel, habitué par profession à flairer les affaires louches, avait à son tour refilé le tableau à l’abbé Gauvin de Rimouski; et celui-ci, en ce soir d’été 1947, venait candidement relancer l’auteur dans l’intimité de son foyer, sans se douter qu’il révélait par là même la fraude et le coupable…
Les deux nouveaux amis s’amusèrent de l’aventure, puis on causa généalogie, ancêtres, parenté, et déjà, dix-huit ans à l’avance, on fit des rêves pour le tricentenaire de 1965. C’est ainsi que naquit l’idée de la fête d’aujourd’hui.
Les deux promoteurs de cette fête ont encore vivement à la mémoire cette visite, vieille carte d’arpenteur à la main, sur les lieux mêmes où notre ancêtre avait bâti sa demeure.
Mais qu’advint-il de M. Paul-Henri Gauvin, le coupable de l’attentat aux droits d’auteur? Malgré l’indulgence de notre pacifique Président, il a dû un jour payer pour sa faute : sa pénitence a été d’être élu trésorier de Comité du Tricentenaire, puis de l’Association, pour 7 ans et quarantaines.
Quant à la ville d’Edmundston, complice inconsciente dans l’affaire du tableau généalogique, elle a dû nous fournir un de ses meilleurs citoyens comme Vice-Président d’honneur.
Ainsi tout finit bien, comme dans les contes de fées.
Reproduit de l’album souvenir « Les Gauvin d’Amérique 1665-1965 », publié à l’occasion des fêtes du Tricentenaire, les 31 juillet et 1er août 1965.
Recherches préliminaires
On ne célèbre pas le tricentenaire d’une famille avec seulement de pieuses intentions : il faut tout d’abord connaître, en gros tout au moins, son histoire, ce qui présuppose des recherches généalogiques. Or, ces recherches exigent beaucoup de temps, un travail méthodique et fatigant, de la correspondance et même des déplacements coûteux, une longue persévérance, et aussi de nombreuses collaborations.
Les premières recherches sérieuses sur les Gauvin furent celles entreprises vers 1930 par M. Dominique Gauvin de Québec, pour la réalisation de l’arbre généalogique de 1932 dont on a parlé dans l’article plus haut. Cet arbre, fort bien composé et dessiné, se limite toutefois aux familles Gauvin demeurées à l’Ancienne-Lorette jusqu’à la fin du 19e siècle, l’auteur n’ayant pas eu le temps de poursuivre la migration des autres.
Ce n’est qu’une quinzaine d’années plus tard que je commençai à m’intéresser moi-même à cette histoire de ma famille, sans me douter jusqu’où cette curiosité me mènerait. J’avais déjà occupé quelques heures de loisir dans des ouvrages de généalogie, quand la rencontre que je fis de M. Dominique Gauvin en 1947 stimula mon zèle. J’entrepris alors de recueillir, en vue du tricentenaire, le plus de notes possibles, en sorte que chacun put voir comment il se relie à la grande famille Gauvin.
Pour réaliser un travail complet, sans lacune, il m’eut fallu dépouiller toutes les archives de l’état civil du Canada et des États-Unis, sans oublier les contrats de notaires et autres documents divers. C’est impensable! Même en y consacrant tout son temps, un homme seul ne saurait en plusieurs années réussir ce tour de force. J’ai donc fait ce que j’ai pu avec des moyens limités; et si le résultat n’est pas trop imparfait, je le dois à de nombreuses collaborations.
Je tiens à signaler, parmi ceux qui avaient déjà fait des recherches particulières et qui ont eu l’amabilité de me communiquer le fruit de leur travail : M. Dominique Gauvin, D. Sc., le pionner; M. le Dr Gérald-E. Gauvin, d’Edmundston, NB; M.Daniel-J Gauvin, de Hamden, Conn.; le Rév. Fr. Jos. Raphaël, mariste, de Québec, Gauvin par la mère; le Rév. Fr. Gaston Gauvin, s.c., de Sherbrooke; le Rév. Fr. Lionel Gauvin, i.c. de Laprairie, QC; M. l’abbé Émile Gauvin, curé de Ste-Paule, Matapédia… Je n’oublie pas non plus tous ceux qui ont bien voulu répondre à mes demandes de renseignements.
À tous je dis un gros merci, car leur généreux concours m’a permis d’accumuler une assez abondante documentation et d’offrir aux participants de la fête de l’été dernier un vaste tableau généalogique, incomplet certes, mais qui a semblé intéresser tout le monde.
André-Albert Gauvin, prêtre, Séminaire de Rimouski.