Nom Gauvin et Armoiries
Étude géo-anthroponymique sur notre nom de Famille
« Ancien nom de baptême mis à la mode au moyen-âge par le roman du cycle breton » telle est l’origine de notre patronyme,selon Albert Dauzat,dans son « Dictionnaire des noms de familles. »
Sa forme primitive était GAUVAIN. Les spécialistes de l’anthroponymie le font dériver de GWALCHMEL, nom gallois d’un héros cité dans certains petits poèmes du haut moyen-âge (voir l’Encyclopédia Universalis) et notamment dans les traductions de « L’histoire des rois d’Angleterre » de GEOFFREY DE MONMOUTH (vers 1130) comme équivalent de GALGAMUS ou WALWANIUS. C’est sans doute, ajoutent ces auteurs,GEOFFREY qui introduit GAUVAIN parmi les compagnons d’ARTHUR, roi quelque peu légendaire de Grande-Bretagne, après le départ des Romains.
Ces récits parvenus sur notre continent par l’intermédiaire des bardes gallois devaient se répandre un peu partout en Occident.
Leurs thèmes furent repris, en particulier, par le célèbre trouvère CHRÉTIEN DE TROYES (1135-1183) qui vivait à la Cour de la Comtesse MARIE DE CHAMPAGNE, fille d’ALLIÉNOR d’AQUITAINE et de PHILIPPE D’ALSACE, comte de FLANDRE.
GAUVAIN, neveu préféré du roi ARTHUR occupe une place particulière dans ces histoires dites « des Chevaliers de la Table Ronde ». Notre héros apparait aussi dans l’oeuvre d’un poète normand WACE, et se retrouve, sous le nom de GAWAIN, au 13e siècle, dans les oeuvres de poètes anglais.
C’est précisément vers cette époque (1170) que commença à se répandre l’usage de donner un nom de famille aux individus distingués jusque là par leur seul prénom.
Nous verrons ce qu’il faut déduire de ces digressions littéraires, mais nous pouvons déjà retenir l’origine celtique de notre nom.
Ce texte fut écrit par André Gauvin, de Six-Fours-les-Plages.
Tiré de la publication « LES GAUVIN D’EUROPE » Bulletin #17 JANVIER 1989.
GAUVAIN – GAUVIN de DREUX
Nous chantons la « Romance de GAUVAIN de Dreux », mais qui était ce chevalier GAUVAIN-GAUVIN de Dreux?
Voici bien longtemps, s’élevait dans les environs de Dreux, une chapelle connue sous le vocable de « Notre-Dame de la Ronde. »
Située, sur le pendant du coteau qui domine Cocherelle, entre Montreuil, près de Vernouillet, et les fossés « du palais Fermaincourt », ancienne résidence des Roys de France, sa fondation a fait l’objet d’une charte de 1185, par Robert II – dit le Jeune – Comte de Dreux.
En 1482, soit 300 ans après, elle se trouve en ruine, mais sera reconstruite grâce à Louis XI, et fut bénie le 17 Octobre 1483, par Miles d’Illiers, évêque de Chartres.
Le choeur, était éclairé par sept fenêtres, garnies de vitraux à l’effigie des princes et seigneurs de sang royal.
Le vitrail, au dessus du maître-autel, représentait Louis XI, avec les armes de France. À la croisée, située la deuxième en entrant à droite, était représenté GAUVIN de Dreux, troizième du nom, seigneur de Cocherel et de Louyes, prince sorti d’une branche de la maison royale de Dreux, en sa grandeur naturelle, armé et revêtu des pleines armes de Dreux.
Sous son effigie, se lisait ce quatrain, en lettres gothiques.
L’an M CCCC XXXX et deux (1492)
Noble homme Messire GAUVIN de Dreux
Fit faire cette verrerie
Et pris soin de la trésorerie.
Ne cherchez point cette chapelle, seules, quelques traces dans la nature pourraient la situer.
En 1793, la chapelle de Notre-Dame de la Ronde, fut vendue – bien national. Elle fut dévastée, puis détruite en 1798.
GAUVIN de Dreux, était de sang royal, descendant de Louis VI le Gros.
Le mythe d’Arthur, de la Table Ronde et du Graal
Sur le site internet de la Bretagne on trouvera la généalogie du Roi Arthur et de quelques uns de ses chevaliers dont le dénommé GAUVAIN. Voici la note d’explication sur ce Roi Arthur: Arthur (Le Roi Arthur): Roi des deux Bretagnes. Fils adultérien d’Uter Pendragon et d’Ygerne. Époux de la Reine Guenièvre. Il a eu un fils, Mordret, qui est décédé en bas âge.
Ici la note d’explication sur Gauvain: « Fils légitime du Roi d’Orcanie et de la Reine d’Orcanie son épouse. Malgré la rudesse de son caractère, Gauvain sera l’un des plus fidèles compagnons d’Arthur. Gauvain avait trois frères, Agravain, Gahériet et Guerrehès et une demi-sœur, Morgane. Le cheval de Gauvain se nommait Gringalet. »
On trouvera divers textes à lire sur le site de la Bretagne.
La légende Arthurienne
Marc G. Gauvin, alors archiviste de l’Association, a aussi trouvé dans la série Bouquins, publiée par Robert Laffont, (Paris 1989) « La Légende Arthurienne. » Cette édition établie sous la direction de Danielle Régnier-Bohler, Maître de conférences à l’Université Paris III, Sorbonne ainsi que plusieurs autres autres professeurs d’université. Y a aussi collaboré avec Marie-Louise Ollier, professeure à l’Université de Montréal.
Voici ce que Danielle Régnier-Bohler donne dans la description de ce bouquin: »Les romans de la Table Ronde sont de grands récits d’amour: autour d’Arthur, le roi légendaire, l’élite de la chevalerie s’adonne aux exploits qu’alimente la force du désir. Lancelot, l’amant idéal, éprouve pour Guenièvre, l’épouse de son souverain, une folle passion qui doit rester secrète! Mais Gauvain, le neveu d’Arthur, peut faire état du prestige de sa séduction: beau et galant, ardent, il est disponible à la moindre invite des dames, parfois au risque de sa vie car une nuit auprès d’une jeune fille nue et consentante qu’un père livre à son hôte est bien périlleuse; une épée aux attaches d’argent interdit la jouissance! Gauvain se prête aux fantasmes les plus divers; sa force suit le cours du soleil…. »
Au chapitre XXXIV et à la page 266 de ce livre, on y lit le récit de la naissance de Gauvain: L’invention du calice et de la cloche. La naissance de Gauvain.
« … Chevauchant sans trêve, le roi et son compagnon sont arrivés devant un vieux château délabré, au fond d’une forêt. C’eût été un très beau château, s’il avait été habité, mais il ne s’y trouvait qu’un vieux prêtre et son clerc, qui vivaient là du travail de la terre. Le roi et messire Gauvain y passèrent la nuit; le lendemain matin, ils se rendirent dans une magnifique chapelle qui se trouvait dans le château, afin d’y entendre la messe; les murs tout autour en étaient peints des teintes les plus vives, d’or, d’azur et d’autres couleurs. Les scènes qui s’y trouvaient représentées étaient très belles, de même que les portraits de ceux pour qui elles avaient été peintes. Le roi et messire Gauvain prirent grand plaisir à les regarder. Après la messe, le prêtre vint vers eux: Seigneurs, dit-il, ces peintures sont très belles, et celui qui les a commandées était un homme très loyal, qui aimait beaucoup la dame et l’enfant pour qui il les fit faire. Seigneur, poursuivit-il s’adressant au roi, c’est une histoire vraie. »
– « Et de qui est-ce l’histoire? » demanda le roi.
– « Du noble Vavasseur(1) à qui appartenait cette demeure, et de messire Gauvain et de sa mère! »
« Messire Gauvain, seigneur, est né ici, et on l’a baptisé ainsi que vous le voyez représenté dans cette scène, et il fut nommé Gauvain du nom du seigneur de ce château. Sa mère, qui l’avait eu du roi Lot, ne voulut pas que cela se sût; elle plaça l’enfant dans une très belle corbeille, et elle demanda au maître de ces lieux de le déposer en un lieu où il fût certain qu’il périrait; s’il refusait, ajouta-t-elle, elle chargerait quelqu’un d’autre de cette tâche. Ce chevalier, qui était un noble cœur, ne voulut pas que l’enfant périsse ainsi. Il fit placer à son chevet une lettre scellée indiquant qu’il était de lignage royal des deux côtés, et il y joignit une bonne quantité d’or et d’argent pour élever l’enfant; il recouvrit celui-ci d’une très riche étoffe, et l’emporta dans un pays très loin. Un matin, très tôt, il arriva devant une petite ferme où habitait un très honnête homme. Il lui remit l’enfant, à lui et à sa femme, en leur recommandant de se charger de lui et de l’élever, car cela pouvait se révéler un jour très bénéfique pour eux. Puis le vavasseur s’en retourna, et eux gardèrent l’enfant jusqu’à son adolescence, ils l’entourèrent de leur affection. Ils le conduisirent alors à Rome auprès du pape, à qui ils montrèrent la lettre scellée: le pape apprit ainsi que l’enfant était fils de roi; il eut pitié de lui et le garda auprès de lui, laissant entendre qu’il était de sa famille. Par la suite, le jeune homme fut choisi pour devenir empereur de Rome, mais il refusa, car on lui reprochait ses origines, qu’on lui avait longtemps cachées. Il quitta Rome et vint ici où il vécut ensuite. Il paraît qu’il est à présent l’un des meilleurs chevaliers du monde, et personne n’ose s’emparer de ce château tant on le redoute, ni de cette vaste forêt qui nous entoure; en effet, quand le vavasseur qui possédait ce château mourut, il le laissa à messire Gauvain son filleul et me le donna en garde jusqu’au moment de son retour. »
Le roi regarda messire Gauvain et le vit baisser les yeux.
– « Mon cher neveu, dit-il, ne soyez pas honteux, car vous pourriez me reprocher exactement la même chose. Votre naissance fut un grand bonheur, et l’on doit célébrer le lieu qui vous vit naître. Quand le prêtre comprit que c’était messire Gauvain, il se montra extrêmement heureux, mais il était en même temps fort honteux d’avoir donné toutes ces explications. Il ajouta:
– « Seigneur, on ne peut rien vous reprocher, car vous avez été élevé dans la religion que Dieu a établie, et le roi Lot et votre mère se sont unis en loyal mariage. Cela, le roi Arthur le sait bien; et que Dieu soit loué de vous avoir conduit ici! »
Selon « La Légende Arthurienne », le château du Roi Arthur se situait à Cardueil, aujourd’hui Carlisle, dans le comté de Northumberland. Dans les récits, on rencontre Gauvain et le Roi Arthur jusqu’à Nantes, aujourd’hui la France.
Le Roi Arthur et son épouse Guenièvre furent inhumés dans l’Abbaye de Glastonbury, qui se situe dans la partie de Cornouailles.
Si vous pouvez mettre la main sur ce bouquin, vous passerez de belles heures de lecture. Vous pouvez aussi voir sur l’internet,le Site de la BRETAGNE: www.bretagne.com/doc/legende.html
(1) Vavasseur : homme de petite noblesse, il est le vassal d’un vassal. Il apparaît fréquemment dans le rôle d’un hôte accueillant.
Description héraldique des armoiries
D’or au chef de gueules chargé d’une feuille d’érable et de deux fleurs de lys d’or, accompagnées en cœur d’un arbre stylisé à trois branches au naturel
Symbolisme
Les deux couleurs du champ, l’or et le rouge(de gueules), sont celles de l’écu de la province de l’Aunis (France), lieu d’origine de notre ancêtre Jean Gauvin.
La forme de l’écu, ainsi que les deux fleurs de lys, rappellent notre origine française; et la feuille d’érable signale que c’est en terre canadienne que notre famille s’est implantée et a fait souche.
Quand à l’arbre stylisé, il symbolise par ses trois branches, trois fils de Jean Gauvin: Étienne, Pierre et Jacques, dont nous sommes les descendants. Ces trois branches peuvent également représenter la dispersion des Gauvin à travers le continent nord-américain: le Québec au centre, encadré de l’Ouest canadien et américain d’une part; des Provinces Maritimes et de la Nouvelle-Angleterre d’autre part.
La devise
MÊME NOM – MÊME COEUR
Illustre les liens d’amitiés noués entre tous ceux et celles qui portent le nom Gauvin.
NOTES IMPORTANTES au sujet des armoiries
Plusieurs personnes nous ont exprimé leur surprise du fait que les armoiries offertes aux Gauvin par des maisons d’affaires spécialisées en études généalo-
giques ne correspondent pas à celles reproduites plus haut.
Dans « Nobilitaire et Armorial de Bretagne » par P. Potier de Courey, 2e ed. Nantes-Paris, page 349, on trouve les armoiries, avec quelques notes historiques
de trois Gauvin de Bretagne. Elles sont en tout point semblables ou se rapprochent de la description donnée dans d’anciennes archives héraldiques: le Rietstap Armorial General. En voici la description:
D’or à la fasce de gueules, chargée d’une fleur de lys d »argent
En 1965, en préparant les Fêtes du Tricentenaire, nous avions songé à doter d’un blason l’Association des Gauvin d’Amérique. Nous n’avions pas encore à cette date tous les renseignements que nous venons de vous donner. Cependant, même si nous les avions possédés, nous n’aurions sans doute pas adopté intégralement celui des Seigneurs Gauvin de Bretagne, de La Rochelle ou d’Angleterre. Et celà pour deux raisons principales:
- Rien ne nous assurait, et ne nous assure encore, que notre ancêtre Jean Gauvin, quoique originaire des environs de La Rochelle, avait quelque droit à ces armoiries. Cette question restera probablement toujours sans réponse, faute de documents. Les Gauvin ennoblis de La Rochelle n’étaient peut-être que de lointains cousins. Nous, les descendants de Jean, serions téméraires de revendiquer un titre ancestral que nous ne pouvons prouver.
- Nos armoiries à nous ne viennent pas d’une lettre de noblesse concédée par un roi à un de ses sujets; elles ne sont pas celles d’un homme, mais d’une association. Elles se veulent seulement le signe de ralliement d’une grande famille éparse à travers le continent américain, et dont les vertus méritent l’estime et la considération, famille descendant de trois des fils de Jean Gauvin. C’est ce qu’exprime l’arbre à trois branches de notre blason.
L’espace exigé par cet arbre nous a fait placer la pièce honorable en chef, et non en fasce. De plus, à la fleur de lys, qui rappelle l’origine française, nous avons ajouté la feuille d’érable pour indiquer que cet arbre a été planté en terre canadienne, même s’il étend sa ramure au-delà de la frontière. Pour la couleur or du champ et le rouge du chef, nous nous sommes inspirés des armoiries de l’Aunis, province d’origine de Jean Gauvin. Il se trouve que ce sont aussi celles de l’écu des Gauvin précités, ce dont nous nous réjouissons. Enfin, nous avons cru d’ajouter sur le listel une devise propre à notre association: « Même nom, même coeur. »
Nous tenions à donner ces explications pour faire bien comprendre la distinction entre nos armoiries et celles d’autres familles Gauvin originaires de France comme la nôtre.
Reproduction d’un texte publié dans le Bulletin no 5 – Janvier 1973 de l’Association des Gauvin d’Amérique.